(par Nicolas Lecaussin dans IREF du
Dans un rapport qui vient d’être publié, l’Agence internationale de l’énergie affirme que, pour atteindre l’objectif de zéro émission de CO2 d’ici 2040 dans le monde, il faudra construire ou remplacer plus de 80 millions de kilomètres de lignes électriques afin d’améliorer et moderniser le réseau. Cela équivaut à 2 000 fois le tour de la planète.
Beaucoup d’investissements seront nécessaires pour acheminer davantage d’énergies renouvelables « à mesure que le monde met en place la transition vers les énergies vertes ». Les estimations du rapport chiffrent ces travaux à 600 milliards de dollars par an jusqu’en 2030.
Les sources d’énergie solaire et éolienne se situent généralement à plusieurs kilomètres des villes. Il faudra donc de plus longues lignes électriques, dont certaines sous la mer pour acheminer l’électricité des installations éoliennes offshore. Il faudra aussi des dizaines de milliers de transformateurs de puissance supplémentaires pour augmenter et diminuer la tension selon les besoins.
Des milliards de dollars, donc. D’énormes quantités de métaux, aussi. Et les métaux viennent surtout de… Chine, premier exportateur mondial de cuivre, d’acier et d’aluminium.
Ce qui va arriver n’est pas difficile à imaginer. La Chine va intensifier sa production pour faire face à la demande et, en même temps, elle sera obligée de consommer encore plus d’énergie. Laquelle vient à 60 % du charbon. La Chine augmentera donc les émissions de CO2 alors que le but est d’atteindre… zéro émission. C’est ce qu’on appelle un cercle vicieux. Ou un dragon qui se mord la queue.