L’apocalypse climatique selon le pape François

Dans une exhortation apostolique du 3 octobre sous forme d’un petit texte publié sous le titre Laudate deumLouez Dieu, le pape François reprend abondamment les termes de son encyclique Laudato si’. Mais l’essentiel de son propos est une exhortation à agir pour réduire le réchauffement en modifiant nos comportements. Il s’investit donc dans la politique mondiale et dit ce qu’il attend de la prochaine COP 28 qui doit se tenir début décembre aux Emirats arabes unis.

Une nouvelle inquisition

Le Pape considère que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont dans l’erreur. Car il est certain de la catastrophe climatique si l’homme ne se dévoue pas tout entier à lutter contre le réchauffement dont la « logique du profit maximum au moindre coût, déguisé en rationalité, en progrès et en promesses illusoires » est coupable. Il faut donc, dit-il, une autorité morale mondiale et contraignante. « Si l’on veut sincèrement que la COP 28 soit historique, qu’elle nous honore et nous ennoblisse en tant qu’êtres humains, on ne peut qu’attendre des formes contraignantes de transition énergétique qui présentent trois caractéristiques : efficaces, contraignantes et facilement contrôlables ». Une forme de totalitarisme vert en quelque sorte.

Avec les évêques africains, il nous dit d’ailleurs que le changement climatique met en lumière « un exemple frappant de péché structurel » ! C’est à dire qu’il charge la politique autoritaire qu’il propose d’une dimension religieuse pour lui donner la même force que celle dont les régimes communistes ou nazis ont travesti leur vision idéologique et meurtrière. A minima, la question est de savoir s’il ne renouvelle pas l’erreur de l’Inquisition à l’égard de Galilée en condamnant la science à s’incliner devant ses présupposés moraux. Car en effet, son propos semble éloigné de la vérité scientifique.

Les variations climatiques sont récurrentes

Il dénonce une « accélération inhabituelle du réchauffement » qui justifie qu’on ne puisse plus en nier la gravité. Ça n’est jamais arrivé, nous dit-il en regardant ce qui s’est passé au cours des vingt derniers siècles comme si l’histoire du climat avait commencé avec le Christ. Pourtant, il y a une quarantaine d’années, à partir de carottages dans les glaces du Groenland, deux chercheurs, W. Dansgaard et H. Oeschger, ont décelé dans l’hémisphère nord deux rythmes de variations, dont un cycle court du climat au cours duquel il se produit d’abord un réchauffement brutal de 10°C au moins en quelques dizaines d’années seulement, suivi d’un refroidissement graduel (sur quelques centaines à milliers d’années), pour enfin se terminer par un refroidissement brutal. De nombreux événements de ce type se seraient produits durant le Quaternaire et plus précisément la dernière période glaciaire (de -115 000 à -11 700 ans) avec des périodes de brefs réchauffements, abrupts, d’une quasi-périodicité de 1 500 ans.

Sur le long terme, Olivier Postel Vinay a très bien décrit dans son ouvrage Sapiens et le climat (La Cité, 2022) le nombre incroyable de variations climatiques que la Terre a connues.

Les catastrophes sont moins catastrophiques qu’avant

Le Pape sait – car il sait tout !- que « les changements climatiques provoqués par l’humanité augmentent considérablement la probabilité d’événements extrêmes de plus en plus fréquents et intenses ». Pourtant, observe l’écologiste pragmatique Michael Shellenberger, si en effet des changements climatiques peuvent favoriser certains évènements extrêmes « il est également vrai que le développement économique nous a rendus moins vulnérables, ce qui explique pourquoi le nombre de victimes de catastrophes naturelles a diminué de 99,7 % depuis son point culminant de 1931. Cette année-là, 3,7 millions de personnes sont mortes des suites de catastrophes naturelles. En 2018, 11 000 seulement. Et ce déclin s’est produit au cours d’une période où la population mondiale a quadruplé » (Le Point 09/12/2019). « Il y a, poursuit-il, des preuves concordantes du fait que l’approche catastrophiste du changement climatique est autodestructrice, car elle détourne et polarise de nombreuses personnes. Et exagérer le changement climatique risque de nous éloigner d’autres questions importantes, y compris celles sur lesquelles nous pourrions avoir un meilleur contrôle à court terme ».

Il n’y pas de consensus

La réalité est que contrairement à ce qu’affirme le Giec et le Pape, il n’y a pas de consensus sur les causes et les processus du réchauffement. Le Global Climate Intelligence Group (CLINTEL) a publié une déclaration signée par plus de 1600 chercheurs et autres professionnels compétents pour dire qu’il n’y avait pas d’urgence climatique. Ils y écrivent que les facteurs de réchauffement peuvent être humains et naturels, que les modèles climatiques utilisés pour faire des prévisions sont inadéquats, que le réchauffement attendu est probablement moindre que prévu alors que le CO2 reste essentiel au développement de la vie sur terre…

A dire vrai, je ne suis pas moi-même scientifique, mais il n’est pas besoin de l’être pour comprendre que la science suppose et exige des débats ouverts plutôt que des affirmations péremptoires et que le débat scientifique n’est, d’une certaine manière, jamais définitif.

Le Pape a raison de rappeler que « la vie humaine, l’intelligence et la liberté sont insérées dans la nature qui enrichit notre planète » qu’il faut donc respecter. Pour autant, est-ce bien son rôle de prendre parti dans un débat scientifique qui n’est pas achevé et de le faire en s’y montrant aussi affirmatif qu’en matière de foi ? Il fait de la question climatique une affaire religieuse qui risque d’abîmer la religion et la politique en en brouillant l’objet. Il appelle à juste titre à vivifier « une éthique solide, une culture et une spiritualité » capables de fixer à l’Homme les limites de son pouvoir. Peut-être faudrait-il qu’il sache trouver ses propres limites. Un bon exercice alors que s’ouvre un Synode sur l’avenir de l’Eglise catholique…

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Une réponse

  1. Ce pape emboîte le pas des mondialistes, et se fait le perroquet de la pensée unique. Ne se rend-il pas compte que la nouvelle religion climatique, au-delà de toutes ses absurdités que l’article rappelle, vient concurrencer la religion catholique ? Il emboîte aussi le pas des immigrationnistes fous qui mettent à mal par le nombre de leurs protégés notre identité culturelle et religieuse. Mais probablement pense-t-il que l’avenir de l’Église n’est plus en Europe mais sur d’autres territoires comme ils disent. Que fait-il pour défendre l’Église, ce qui devrait être sa priorité ?

    On aurait pu espérer, par exemple, que ce pape venu d’un autre continent surmonterait enfin le vieil antagonisme millénaire entre l’église d’Orient et l’église d’Occident. Il n’en est rien, il abandonne les chrétiens d’orient à leurs bourreaux . Il est donc disqualifié pour parler œcuménisme. Au contraire il rêve de se transformer en pape des musulmans, dont les plus fanatiques nous égorgent et nous massacrent. En quoi il se trompe lourdement car ceux-ci ont d’autres ambitions. Jésus n’a jamais demandé de préférer les bourreaux à leurs victimes. Bien au contraire il défend les victimes.
    Certes il faut aimer son ennemi, mais sur le plan spirituel, en espérant qu’il s’amende. Car “ Tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. ” (Matthieu 26:48-52 ; Jean 18:10, 11)
    Ce pape est quasiment hérétique. La prophétie de Saint Malachie dit que ce pape est le dernier. Il se pourrait bien qu’il soit effectivement le dernier de l’église catholique telle que nous la connaissons.

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