(Publié par l’Opinion le
A l’occasion de la deuxième édition des Trophées de l’Impact, l’Opinion publie un sondage Ifop-Zurich-l’Opinion intitulé :
« Les salariés et la transformation de l’entreprise : impact et risques »
Comme il est fragile, l’arbitrage entre fin de mois et fin du monde ! Il suffit qu’une poussée inflationniste attaque leur pouvoir d’achat pour que les salariés français du privé s’inquiètent davantage de leur sort que de celui de la planète…
En novembre 2022, ils étaient 52 % à souhaiter que la France donne la priorité au pouvoir d’achat et au partage de la valeur quand 43 % attendaient du gouvernement qu’il fasse « le choix d’un autre modèle avec comme objectif la préservation des ressources naturelles ».
Un an plus tard, malgré une médiatisation accrue des catastrophes climatiques, l’écart se creuse puisque les premiers sont 57 %, les seconds 43 %.
Les défenseurs assumés du pouvoir d’achat sont un peu plus nombreux chez les plus de 35 ans, mais pas tant (59 %, contre 55 %).
En revanche, le clivage droite-gauche est important : 65 % des sympathisants de droite, 68 % des sympathisants RN et reconquête défendent le partage de la valeur ; ils ne sont que 56% au sein des proches de la majorité présidentielle, et 45 % à gauche.
L’importance des enjeux environnementaux s’érode, analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop :
« Bien que pour les salariés du privé, leur bien-être au travail demeure l’enjeu le plus important au sein de leur entreprise (65 %), ils placent en seconde position la rentabilité de leur activité (53 %, soit une augmentation de 5 points comparée à 2022) et en troisième position le partage de la valeur (32 %). La réduction de leur impact environnemental n’arrive qu’en quatrième position, citée par 29 % des personnes interrogées, contre 33 % en novembre 2022. »
Paolo Ribotta, PDG de Zurich en France, confirme :
« L’érosion de la prééminence des enjeux environnementaux face aux considérations économiques fait écho à l’enquête Executive Survey, que nous menons chez Zurich : nous interrogeons tous les ans 11 000 chefs d’entreprise dans le monde et cette année le constat est clair, il est fait état de la même inquiétude grandissante face à l’inflation, au ralentissement économique ou encore aux moindres marges de manœuvre budgétaire dans les entreprises. »
Effet collatéral. Désormais, l’inflation est le risque numéro un pour leur entreprise (36 %), estiment les salariés sondés, devant la hausse des coûts énergétiques (34 %), la récession (32 %), la pénurie de main-d’œuvre (30 %) et la pression salariale (28 %). En un an, le risque climatique est passé de la sixième à la septième position. Autre fait marquant, si les dirigeants restent pour les sondés l’acteur qui doit agir en priorité (56 %, contre 58 % en novembre 2022), l’Etat conforte sa deuxième position pour 46 % des salariés – c’était 33 % un an plus tôt. Faut-il y voir un impact d’une réelle dramatisation du réchauffement climatique ? A moins qu’il ne s’agisse d’un effet collatéral de la planification, avec son lot d’aides, d’avertissements, d’interdictions et de nouvelles taxes…
Il n’empêche, la transformation des entreprises continue d’être jugée nécessaire par 39 % des salariés français (stable par rapport à 2022). Mais, précise Frédéric Dabi, ces derniers « semblent aussi davantage marqués par une forme de méfiance vis-à-vis des discours » (30 %, +6 points). Malgré ce scepticisme croissant, cette notion évoque majoritairement des termes positifs comme opportunité, motivation, créativité ou confiance (65 % des sondés, – 4 points), même si elle se traduit par des termes négatifs pour près d’un sondé sur deux (47 %, +4 points) qui associent transformation à scepticisme, inquiétude, lassitude…
(*): Enquête menée auprès d’un échantillon de 1 002 salariés français, représentatif de la population française salariée du secteur privé par la méthode des quotas et via des interviews réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 23 novembre au 1er décembre 2023.
Une réponse
Voilà un article qui démontre que les entreprises ne cherchent toujours pas à se dégager des contraintes que leur imposent les exigences écologiques officielles en assurant la promotion et la défense d’un écologisme pertinent débarrassé des affirmations d’ignorants idéologiques! Tant que les entreprises accepteront de subir sans réagir, les Médias, les dirigeants, les politiques continueront à nous servir la soupe à la grimace de la décroissance !