Les énergies « renouvelables » coûtent de plus en plus cher aux contribuables allemands: 27,5 milliards d’euros cette année au lieu des 10,6 annoncés

Le coût de la rémunération de l’électricité verte augmente, tandis que les gestionnaires de réseau demandent au gouvernement des milliards supplémentaires.

« Les coûts de développement des énergies renouvelables explosent »,

a annoncé Michael Kruse, porte-parole du groupe parlementaire du Parti libéral-démocrate (FDP) pour les questions énergétiques. Pour le FDP, le développement des énergies « renouvelables »¹ en Allemagne risque de se heurter à un déficit de financement toujours plus important. Un déficit de 17 milliards d’euros menacerait le compte EEG (Erneuerbare Energien Gesetz : Loi sur les énergies renouvelables), géré par Robert Habeck (Verts).

Ce n’est qu’à la fin de l’année dernière qu’il est apparu que les installations éoliennes et photovoltaïques allaient coûter cette année environ 10,6 milliards d’euros aux contribuables, selon le ministère de l’Économie. En effet, depuis la disparition de la taxe EEG en juillet 2023, la différence pour la rémunération n’est plus financée par le prix de l’électricité, mais « par le budget et donc par l’État fédéral ». C’est ce que prévoit la loi sur le financement de l’énergie. Le contribuable supporte donc les coûts de la rémunération garantie de l’électricité verte.

Des comptes EEG vides et des besoins d’extension du réseau

Entre-temps, les comptes de l’EEG devraient être vides. De 15 milliards d’euros en janvier 2023, il ne restait plus que 900 millions d’euros en décembre, selon le portail « Energie-Experten« . Ce reliquat devrait désormais être épuisé en janvier.

Lorsque le prix de l’électricité est bas sur la bourse de l’électricité, les coûts de financement de la loi sur les énergies renouvelables sont plus élevés. La controverse : lorsque les conditions météorologiques sont favorables aux installations solaires et éoliennes, celles-ci produisent temporairement beaucoup d’énergie électrique. Dans certains cas, l’offre d’électricité est alors nettement supérieure aux besoins en électricité. Cette offre excédentaire fait chuter le prix à la bourse de l’électricité vers zéro. Il arrive même parfois qu’il devienne négatif. Les exploitants de réseau allemands paient alors les pays voisins pour qu’ils achètent l’électricité, bien que ceux-ci n’aient pas besoin de l’électricité excédentaire.

L’économiste de l’énergie Lion Hirth voit une solution possible à cette controverse. « Il serait raisonnable pour le gouvernement fédéral de prévoir à l’avenir des déficits de financement plus importants », a-t-il expliqué au journal Die Zeit. Lion Hirth propose de réintroduire la taxe EEG.

Les consommateurs d’électricité paieraient alors à nouveau le coût de la rémunération. Le Parti social-démocrate (SPD) s’est déjà prononcé contre cette possibilité. « Les autres éléments du prix de l’électricité sont trop élevés et s’opposent à un nouveau prélèvement », a justifié Nina Scheer, porte-parole du groupe SPD pour les questions énergétiques. Actuellement, une famille de quatre personnes aurait environ 300 euros de plus par an dans son porte-monnaie grâce à la suppression de l’EEG-Umlage.

En plus du déficit de l’EEG, les exploitants des réseaux de transport d’électricité allemands avaient demandé au gouvernement fédéral de leur verser 7,8 milliards d’euros supplémentaires. C’est ce qui ressort d’une lettre adressée par les chefs des quatre gestionnaires de réseau de transport au ministère de l’Économie. Selon ce courrier, l’État fédéral doit s’assurer qu’il n’y a pas d’impact significatif sur le financement et la mise en œuvre de l’extension urgente du réseau.

Le développement constant des « énergies renouvelables » place le système énergétique allemand devant de grands défis. En raison de ce que l’on appelle le tournant énergétique, la production d’électricité en Allemagne s’est fortement déplacée dans l’espace. D’énormes quantités d’électricité doivent parfois être transportées depuis les éoliennes de la mer du Nord vers le centre du pays, c’est-à-dire là où l’on a besoin de beaucoup d’électricité. Pour ce faire, les opérateurs de réseau doivent installer des capacités de transport et de distribution supplémentaires.

« Les énergies renouvelables » vont-elles bientôt engloutir le Fonds pour le climat et la transformation ?

Le politicien du FDP Michael Kruse estime qu’une nouvelle baisse du prix de l’électricité est hautement probable. Cela entraînerait un besoin de financement supplémentaire. Au lieu des 10,6 milliards d’euros prévus jusqu’à présent dans le budget, les coûts du compte EEG pourraient atteindre environ 27,5 milliards d’euros en 2024. Cela signifierait un trou dans le Fonds pour le climat et la transformation (KTF) d’environ 17 milliards d’euros. Le KTF est un fonds spécial, plus précisément un nouvel endettement du gouvernement fédéral.

Si le ministre de l’Économie Robert Habeck (Verts) ne prend pas de mesures correctives maintenant, les paiements compensatoires pour la loi sur les énergies renouvelables vont engloutir le KTF, selon Michael Kruse. Il est urgent de réduire les coûts de développement des « énergies renouvelables ». Selon lui, les gestionnaires de réseau auraient continué à calculer leur estimation des coûts supplémentaires avec le prix moyen de l’électricité de 2023, déjà réduit, comme le rapporte Die Welt. Celui-ci s’élevait à 9,2 centimes d’euro par kilowattheure.

Le ministère hésite sur le futur prix de l’électricité

Pour cette année, le porte-parole pour la politique énergétique envisage plutôt un prix de six centimes d’euro par kilowattheure. Le ministère de l’Économie aurait fait des estimations dans ce sens. Toutefois, les décideurs ne veulent pas trop entendre parler de cette fourchette de prix. Selon le journal Die Welt, un porte-parole du ministère n’a volontairement pas commenté l’estimation de Michael Kruse. Le ministère n’a pas voulu faire de pronostic pour le prix de l’électricité de cette année.

Selon une porte-parole, l’exploitant du réseau 50Hertz serait incapable de comprendre la facture de Kruse. Elle n’a pas non plus donné d’estimation du prix moyen de l’électricité pour l’année en cours.

Les prix de janvier confirment toutefois plutôt l’estimation de Kruse. Le marché correspondant, sur lequel s’effectue principalement la commercialisation des EEG, est le marché day-ahead. Le prix moyen y était d’environ 7,2 centimes d’euro par kilowattheure au cours des premières semaines. Il est important de noter que les années précédentes, le prix de janvier était toujours plus élevé que celui des mois suivants. Il peut donc baisser de six centimes au cours de l’année.

Il n’y aurait pas de marge de manœuvre pour de nouvelles demandes de dépenses, comme d’autres majorations pour certaines installations solaires et éoliennes ou de nouveaux parcs de centrales fortement subventionnés. L’accord de coalition prévoit l’abandon du subventionnement permanent des énergies « renouvelables ».

[1] Le terme « énergies renouvelables » s’est certes établi dans la société, mais selon le principe de conservation de l’énergie, l’énergie n’est en principe pas renouvelable. Elle ne peut être que transformée.

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