Sud Radio : pour la première fois, un média mis en garde pour désinformation climatique

Le gendarme de l’audiovisuel (Arcom) vient de mettre en garde pour la première fois un média pour désinformation climatique. Saisi par le collectif Quota Climat à la suite d’une interview du physicien controversé François Gervais, l’Arcom a estimé que la séquence minimisait ou contredisait le consensus scientifique autour du changement climatique. Une première qui pourrait créer un précédent.

“C’est une première indispensable pour réguler la qualité de l’information environnementale dans l’audiovisuel français”. 

Sur Linkedin, le collectif Quota Climat savoure sa victoire. L’association, qui milite pour augmenter la place de l’écologie, du climat et de la biodiversité dans les médias, avait saisi en décembre 2023, pendant la COP28, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, concernant une interview du physicien François Gervais par le journaliste André Bercoff sur Sud Radio. Un cas de “désinformation climatique” pour le collectif. Et l’Arcom vient de lui donner raison.

Dans un communiqué rendu public le 25 juin, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, indique avoir relevé que 

“plusieurs déclarations venaient contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique actuel, par un traitement manquant de rigueur et sans contradiction.” L’autorité met donc en garde la station contre “la répétition de tels manquements”.

“C’est un bien, ce réchauffement”

L’Arcom n’a pas pointé les passages visés, mais François Gervais, par ailleurs expert très controversé, évoque une “arnaque climatique” et relativise les effets du changement climatique.

Au sujet  de la fonte des glaces, il s’exclame ainsi : 

“Ce n’est pas ça qui va nous engloutir”.

Quant au réchauffement, il estime que 

“c’est un bien” parce qu’à “la fin du règne de Louis XIV, il faisait froid, il y avait de mauvaises récoltes et le froid tue plus sûrement qu’un peu de chaleur”, explique-t-il au micro de Sud Radio, répétant que “c’est un bien, ce réchauffement”.

Interrogé par Novethic, le directeur général de Sud Radio, Patrick Roger, affirme avoir rappelé à son journaliste André Bercoff qu’il “faut toujours apporter de la contradiction”

“Ceci étant dit, quand c’est dans l’autre sens, il n’y a jamais d’avertissement ou de mise en cause“, pointe-t-il. Et de poursuivre : “Cette saisine, c’est la démocratie, il peut y avoir des contestations mais je ne voudrais pas qu’il y ait une interdiction de la parole sur certains sujets. La vérité d’aujourd’hui n’est pas toujours celle de demain, qui n’était pas celle d’hier”, constate-t-il, rappelant par ailleurs qu’il a écrit “un livre sur le dérèglement climatique” il y a 25 ans intitulé “Imagine la France de nos enfants”.

Une première étape

Pour Quota Climat, cette mise en garde de l’Arcom, est en tout cas une première qui pourrait éclairer les autres retours des saisines à venir. Depuis juillet 2023, le collectif a en effet réalisé plusieurs signalements visant différents médias sur le sujet.

Une des affaires a déjà été jugée et rejetée. Elle concernait une séquence sur Cnews dans laquelle Christophe Debien, président de l’Office central de la coopération à l’école et du Green Business Club expliquait que le réchauffement climatique était lié au cycle naturel de la planète. L’Arcom a jugé qu’il n’y avait aucune faute puisque 

“le rôle de l’influence humaine sur le réchauffement climatique ayant bien été rappelé lors de la séquence, cette dernière ne pouvait être considérée comme caractérisant un manquement de l’éditeur à l’obligation d’honnêteté et de rigueur de l’information qui lui incombe”.

La décision de l’Arcom concernant Sud Radio est donc un vrai soulagement pour Quota Climat, qui espère créer un précédent.

“C’est indispensable pour faire prendre conscience du caractère prédominant du problème à l’échelle de la direction des médias”, estime le collectif.

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4 réponses

  1. “… contredire ou minimiser le consensus scientifique existant sur le dérèglement climatique actuel,…
    Quand on connaît les base de ce fameux consensus scientifique, c’est surréaliste…! (John Cook, 2013)
    Il serait judicieux que les climatoréalistes* saisissent le même organe pour ataquer le manque de fondement scientifique de la théorie climatiste anthropique.

    * Certains n’aiment pas le qualificatif “climatosceptique”. C’est dommage : le scepticisme est la base de la science. Une science sans le doute est une religion.

  2. “le rôle de l’influence humaine sur le réchauffement climatique ayant bien été rappelé lors de la séquence,”
    Où est la preuve de l’influence humaine sur le “réchauffement climatique” ???
    L’Arcom – organisme inutile devenu toxique – sort de son rôle pour définir sa vérité scientifique.

    Il est urgent de se débarrasser de ces parasites de la libre expression et de la démocratie, ils finiront par la tuer sous le fallacieux prétexte de la défendre.

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