Les grands rendez-vous de la rentrée : trois COPs sinon rien

Cette rentrée s’annonce dense avec la tenue des trois conventions de Rio sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification. La traditionnelle Assemblée générale des Nations Unies, en septembre, sera marquée par un Sommet de l’avenir et le Traité mondial sur le plastique tiendra sa dernière réunion en novembre.

  • Sommet de l’avenir de l’ONU, à New York : les 22 et 23 septembre

L’événement, qui se tiendra pendant l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York, réunira des chefs d’Etat et de gouvernements afin d’adopter un Pacte pour l’avenir. Le projet de texte liste une soixantaine de propositions qui doivent viser un développement soutenable, la paix et la sécurité dans le monde, un avenir souhaitable pour les générations futures et la transformation de la gouvernance mondiale. Mais, dans une version révisée, publiée en juillet dernier, l’abandon progressif des énergies fossiles, adopté à la COP28 de Dubaï et mentionné dans la version initiale, avait disparu.

De quoi susciter l’indignation de 70 chefs d’État et lauréats du prix Nobel. 

“S’il n’évoque pas la menace que représentent les combustibles fossiles, le Sommet pour l’avenir portera mal son nom et risquera de compromettre une occasion unique de restaurer la confiance en la puissance de la coopération internationale”, ont-ils dénoncé dans une lettre ouverte publiée le 13 août dernier.

Finalement, une troisième version du texte, publié le 27 août a réintégré le besoin de sortir progressivement des énergies fossiles. En revanche, l’élimination des subventions fossiles, présente dans le texte initial, n’a pas été rajoutée.

  • COP16 Biodiversité à Cali, en Colombie : du 21 octobre au 1er novembre

C’est la première COP depuis l’adoption en 2022 de l’Accord de Kunming-Montréal fixant le cadre de l’action internationale face à la crise de la biodiversité. L’heure sera donc au bilan. Au 21 août, environ un tiers des Parties avaient soumis des objectifs nationaux et 16 Parties des Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB). Une analyse préliminaire révèle que 70% de ces soumissions englobent des objectifs nationaux alignés sur les 23 objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, la plupart couvrant au moins 20 des 23 objectifs mondiaux. Au-delà du bilan de l’engagement, la question des financements sera également au cœur des discussions. Les pays en développement notamment conditionnent leurs actions à ces ressources. A la COP15, les pays riches s’étaient engagés à fournir 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, puis 30 milliards d’ici 2030, aux pays en développement. Des cibles reprises par le G7 Environnement de Turin fin avril.

  • COP29 climat à Bakou, en Azerbaïdjan : du 11 au 22 novembre

Présentée comme une COP “financière”, la COP29 de Bakou devra définir un nouvel objectif de financement climatique (NCQG). Celui-ci viendra remplacer à partir de 2025 la promesse de 100 milliards de dollars fournis chaque année par les pays développés aux pays en développement d’ici 2025 pour les aider à faire face au changement climatique. Un objectif qui a été atteint avec deux ans de retard, crispant les relations Nord-Sud. Les dernières négociations se sont focalisées, non pas sur un montant, mais sur la liste des pays qui doivent payer, les pays riches souhaitant élargir la base des contributeurs à la Chine et aux Etats du Golfe. De quoi envenimer encore plus les discussions. En attendant, la mise à jour des contributions nationales climatiques, attendue pour février 2025, est aussi au point mort.

  • Traité mondial sur le plastique, Busan, en République de Corée : du 25 novembre au 1er décembre

Ce sera le cinquième et théoriquement dernier Comité intergouvernemental de négociation pour un Traité mondial pour lutter contre les pollutions plastiques, initié en mars 2022. Les différents blocs s’opposent toujours sur l’instauration d’un objectif de réduction de la production plastique primaire. Un groupe de 28 pays, parmi lesquels la France, l’Australie, le Nigeria ou encore les Philippines, rassemblés sous la bannière “Bridge to Busan” appellent à s’y attaquer. Le G7 s’est également engagé à réduire la production mondiale de polymères primaires afin de mettre fin à la pollution plastique en 2040. Après le cycle de négociations de Busan, les Etats devront adopter officiellement le traité lors d’une conférence diplomatique en 2025.

  • COP16 Désertification à Riyad en Arabie saoudite : du 2 au 13 décembre

Moins connue que ses grandes sœurs sur le climat et la biodiversité, la COP Désertification, qui se tient dans la région la plus pauvre en eau et la plus gravement touchée par la désertification et la dégradation des terres, doit permettre d’accélérer les actions de restauration des terres et de résilience à la sécheresse. Aujourd’hui, jusqu’à 40% des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte la moitié de l’humanité et a des conséquences désastreuses sur le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance. Si les tendances actuelles se poursuivent, il faudra restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres d’ici à 2030 pour parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres.

Alors que les pays avaient refusé, lors de la COP15, de mettre en place un protocole contraignant sur la sécheresse, sur le modèle du protocole de Kyoto, un groupe de travail intergouvernemental devra rendre ses conclusions sur les instruments politiques mondiaux et les cadres politiques régionaux, qui peuvent soutenir le passage “d’une gestion réactive à une gestion proactive de la sécheresse”.

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