Comment financer le nouveau nucléaire ?

Avant que la dissolution ne mette en panne bon nombre de projets et d’investissements majeurs liés à la transition énergétique, le gouvernement et le Président de la République avaient promis une relance majeure de la filière nucléaire et la construction de nouveaux réacteurs (6 ou 14). Il va falloir pour commencer et sous peine de voir encore le lancement des projets trainer en longueur trouver les moyens pour un Etat surendetté et mal géré de financer les 67,4 milliards d’euros nécessaires pour construire les six premiers EPR2. Les premiers coups de pioche ayant été donnés sur le site de Penly au cours des dernières semaines, il est plus que temps de mettre en place le financement. Et d’avoir un gouvernement capable de prendre des décisions…
 

Parmi les problèmes créés par la dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence d’une majorité permettant de gouverner le pays, il y a évidemment les incertitudes sur de multiples projets et investissements liés à la transition énergétique. C’est criant dans l’hydrogène, la géothermie, l’éolien et plus encore le nucléaire.

C’est dans ce dernier domaine que les conséquences peuvent être les plus lourdes. Tout simplement, parce que retarder encore des décisions et des investissements qui le sont déjà depuis des années et y ajouter l’impossible canevas réglementaire et administratif français va mettre à mal la stratégie de transition du pays qui consistait pour continuer à avoir une électricité décarbonée et faire face à l’électrification des usages à se doter de nouveaux réacteurs EPR2 au nombre de 6 ou de 14.

Interrogations sur les capacités humaine et financière à mener le projet

L’efficacité n’étant pas ou plus la caractéristique de l’appareil d’Etat en France, le grand tête-à-queue pro nucléaire pris soudain par Emmanuel Macron quelques mois avant l’élection présidentielle de 2022 tarde à se concrétiser. Les principaux problèmes ne sont pas techniques, au moins pour le moment, ils tiennent à la capacité humaine et financière à mener les projets.

EDF assure en être capable, même si ces récents déboires, encore et toujours à Flamanville et avec le projet de SMR Nuward ne sont pas vraiment rassurants. Mais la question la plus sensible aujourd’hui est celle du financement des 67,4 milliards d’euros nécessaires à la construction des six premiers nouveaux réacteurs par un Etat surendetté et mal géré. Ce qui est d’ailleurs aussi la caractéristique d’EDF qui a dû être renationalisé compte tenu d’une dette devenue insupportable.

Huit milliards seront déjà dépensés

 

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NDLR : il est sans doute bon de rappeler que le budget de lutte contre le CO2 s’élève, selon E. Macron, à 40 milliards en 2024, et sans doute à 66 Milliards les prochaines années, si on suit le rapport Pisani-Ferry.

Qu’est-ce que 67 milliards sur 20 ou 30 ans, par rapport à cela ?

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