Tout juste nommé Premier ministre, Michel Barnier doit rapidement trouver des leviers à actionner pour rétablir les comptes de l’État, son Gouvernement devant présenter incessamment une proposition de budget pour 2025. Pour ne pas changer, les automobilistes vont être mis à contribution. Le malus écologique devrait fortement s’alourdir chaque année jusqu’en 2027.
Les hybrides de plus en plus taxées
Entrée en vigueur en 2008, la taxe à l’achat d’un véhicule neuf calculée sur ses rejets de CO2 moyens homologués augmente d’année en année. D’un côté, le seuil d’émissions à partir duquel une voiture y est soumise est abaissé à chaque révision. De l’autre, le montant maximal du malus est relevé à chaque nouveau barème et le taux de CO2 correspondant, raboté. En 2024 déjà, la quasi-totalité des voitures 100 % thermiques sont touchées. Même des citadines essence et des modèles hybrides sont « malussés », puisque le taux déclencheur est de 118 g/km en cycle mixte WLTP. Selon nos informations, l’exécutif prévoit d’abaisser le plancher à 113 g/km au 1er janvier 2025. Et d’après nos confrères du Monde, un taux de 106 g/km serait en réflexion pour 2026, puis 99 g/km pour 2027. À ce niveau, de nombreux modèles hybrides non rechargeables (Honda Jazz e:HEV, Hyundai Kona Hybrid…) seraient touchés.
Seuil et abattements réduits pour le malus au poids
Les véhicules hybrides rechargeables, pour leur part, ne seront plus totalement exonérés du malus au poids à compter de 2025, contrairement aux modèles 100 % électriques. Ils bénéficieront d’un abattement de 200 kg, quand les non-rechargeables bénéficient de 100 kg de « réduction ». Mais cet abattement pourrait être supprimé en 2026, en même temps qu’un abaissement du seuil de masse donnant lieu à la taxation, qui passerait de 1 600 à 1 500 kg (CE). Ce poids, certaines berlines compactes l’atteignent aujourd’hui, en partie à cause de nouveaux équipements de sécurité pourtant obligatoires.
Jusqu’à 90 000 € de taxes en 2027
Cerise sur le gâteau, le montant plafonné des malus CO2 et poids devrait être relevé de 10 000 € chaque année selon les informations du Monde, pour atteindre 90 000 € en 2027. Nos sources confirment un maximum de 70 000 € en 2025. Sur quelques sportives censées être relativement accessibles, le plafond actuel fait déjà plus que doubler le prix de vente. Ce relèvement condamnerait aussi des modèles plus haut de gamme en France, alors même qu’ils représentent un segment de niche. Si ces barèmes se confirmaient, cette hausse très notable du prix des voitures par la taxation ne rapporterait d’ailleurs « que » 316 millions d’euros à l’État selon les estimations du Gouvernement citées par le quotidien, au prix d’un impact substantiel sur le budget d’achat de tous les automobilistes actifs sur le marché du neuf.
Bonus raboté pour les électriques
Les acheteurs de voitures électriques ne seront pas épargnés puisque le bonus écologique se montrera moins généreux qu’actuellement, là encore sans surprise puisqu’il est revu à la baisse chaque année. D’après nos renseignements, la prime passera de 4 000 à 3 000 € en 2025. La reconduction et le montant du « super bonus » alloué aux foyers les plus modestes, qui s’élève aujourd’hui à 7 000 €, restent à déterminer.