Les ZFE pour Zones à faibles émissions ou pour leurs nombreux opposants, Zones à forte exclusion, sont l’illustration parfaite du conflit entre fin du mois et fin du monde. Elles ont pour objet de limiter la pollution atmosphérique dans les villes et les métropoles et les émissions de gaz à effet de serre et d’inciter les automobilistes à acquérir et utiliser des véhicules plus propres. Mais elles se traduisent aussi par une ségrégation sociale et géographique et une restriction de la liberté de déplacement.
Sont ainsi rejetés des zones urbaines les véhicules les plus anciens qui par définition sont les plus accessibles et les populations les plus modestes, celles de la France périphérique, qui sont totalement dépendantes de l’automobile faute notamment d’avoir accès à des moyens de transport de substitution.
La vague écologiste de la Macronie
Le gouvernement et les parlementaires ont décidé en 2019 dans la grande vague alors des engagements écologiques d’Emmanuel Macron et du gouvernement d’Edouard Philippe d’instaurer des ZFE de façon obligatoire dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants et d’imposer un calendrier strict d’exclusion progressive des catégories de véhicules polluants les Crit’Air 5,4,3… avant de se raviser et de se rendre compte des conséquences sociales, politiques et économiques des décisions prises… Les ZFE ont été ainsi qualifiées de bombes à retardement sociales. L’ancien député socialiste de Gironde Gilles Savary, auteur du livre La Ville inaccessible, a été jusqu’à considérer les ZFE comme « un apartheid socio-territorial ». Il explique que
« la ville va y gagner en tranquillité publique, en convivialité et en qualité de vie au bénéfice exclusif des résidents aisés, dans la plus souveraine indifférence à l’égard des visiteurs extérieurs dont la plupart assurent quotidiennement le fonctionnement ».
Courage fuyons
Du coup, on a assisté à un sauve qui peut général marqué par le report permanent des calendriers d’applications des interdictions sous des prétextes divers, le principal étant le fait de ne pas pouvoir installer les radars automatiques de contrôle et de sanctions des véhicules exclus. Et puis devant la fronde des élus locaux, le nombre d’agglomérations concernées a été réduit. La prochaine étape qui consiste le 1er janvier prochain à interdire la circulation dans les ZFE des voitures Crit’Air 3 concerne finalement seulement cinq agglomérations (Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg, et Rouen)… et en fait deux. Rappelons que les véhicules Crit’Air 3 sont les véhicules diesel immatriculés entre janvier 2006 et décembre 2010 et pour ceux fonctionnant à l’essence …
Une réponse
De toute façon les villes gérées par les écolos, comme Lyon ou Bordeaux, partent en cacahouètes avec des déclarations de leur maire qui auraient été considérées comme inacceptables dans un paysage politico-médiatique « normal » et serein (Cf Hurmic qui le lendemain de son élection annonce comme projet « d’emmerder au maximum les automobilistes » (sic)). Autre exemple le tram de Toulouse construit rapidement à marche forcée mais donc sans réflexion ni concertation par la mairie PS+EELV de l’époque. Tellement mal fait que ça leur a couté la réélection, pourtant l’idée de départ n’était pas mauvaise et plutôt louable (étendre l’offre de TC).