A en croire la quasi-totalité des institutions internationales, ONG, mouvements politiques… qui dictent les stratégies de transition énergétique, le charbon est le combustible fossile et même la matière première dont l’avenir est le plus compromis. Cela devrait même être une priorité absolue compte tenu du fait qu’il s’agit de l’énergie fossile qui émet de loin le plus de CO2 dans l’atmosphère. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Statistical Review of Energy, le BP Energy Outlook, le World Economic Forum… sont unanimes. Le reflux de sa consommation dans le monde est annoncé comme imminent depuis des années. Et quels que soient les scenarios envisagés, poursuite de l’évolution actuelle ou le fameux Net zéro émissions d’ici 2050. Des prévisions qui ne se réalisent jamais…
Voir le monde à travers le prisme occidental
L’année 2014 devait ainsi marquer le pic de la demande mondiale de charbon (peak coal). Nous sommes en 2024 et la consommation de charbon va encore augmenter d’environ 1% par rapport à celle, record, de 2023.
Cette incapacité à voir la réalité en face s’explique avant tout par le fait que nous comprenons le monde à travers notre prisme occidental. L’OCDE, qui représente environ 1,2 milliard de personnes, soit 15% de la population mondiale, aura un impact assez limité sur l’évolution à venir de la population et de la consommation d’énergie dans le monde. Et pour la plupart des pays du « sud global » limiter sa consommation d’énergie et plus encore adopter le scénario de Net zéro émissions d’ici 2050 sont tout sauf des priorités. Leur principale hantise est de manquer d’énergie et d’électricité.
La Chine et l’Inde ont une énergie en abondance : le charbon
Ainsi, la région Asie-Pacifique consomme près de la moitié de l’énergie mondiale et environ la moitié de celle-ci provient du charbon. Tout simplement, parce que la Chine et l’Inde en ont en abondance. Et parce que jusqu’à aujourd’hui le monde a additionné les sources d’énergie et n’a pas vraiment commencé à substituer celles qui sont considérées comme « propres » aux carburants fossiles. Illustration, nous brûlons aujourd’hui deux fois plus de biomasse traditionnelle (bois et fumier) que nous le faisions en 1900…