L’installation de nouvelles capacités de production électrique éolienne a ralenti l’an dernier en Europe. A ce rythme, les objectifs fixés par les institutions européennes et les gouvernements ne seront pas atteints prévient le lobby WindEurope. Le succès rapide de l’éolien, qui a assuré l’an dernier 20% de l’électricité produite en Europe, se heurte aujourd’hui à des obstacles à la fois météorologiques, économiques et politiques.
L’an dernier, l’énergie éolienne a fourni un cinquième de l’électricité consommée par l’Union Européenne (UE), selon des données récemment publiées par le lobby WindEurope. Un niveau sans précédent, ce qui n’empêche pas le groupe de pression de mettre en garde les gouvernements et les institutions européennes. Les nouvelles éoliennes construites en 2024 étaient loin d’être en nombre suffisant pour que l’UE ait la moindre chance d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée en matière d’énergie éolienne d’ici à 2030. Les capacités nouvellement ajoutées en 2024 ont été de 15 GW pour un total de 287 GW. Mais il faudrait qu’elles soient de plus du double, de 30 GW, pour atteindre les objectifs de transition énergétique.
Pour autant, selon l’agence Reuters, la production d’électricité au charbon en Europe a baissé l’année dernière l’année de 7% à 641 TWh et celle d’électricité éolienne a augmenté de 3% à 616 TWh. Si les évolutions sont les mêmes en 2025, pour la première fois une source d’énergie non fossile supplantera le charbon comme première source de production d’électricité, une étape importante de la transition.
Le problème est que les objectifs fixés par la Commission européenne sont comme toujours inatteignables et irréalistes et que l’éolien n’est pas une solution miracle. Tout en offrant des avantages certains, notamment le fait d’être décarboné, cette source d’énergie présente de multiples inconvénients.
Calme plat en Allemagne pendant deux mois
L’Union européenne a fait depuis une décennie de l’énergie éolienne une priorité absolue de sa politique énergétique. Depuis la construction de parcs éoliens a été soutenue et en croissance rapide notamment dans le nord de l’Europe où la plupart des pays bénéficient à la fois de vents réguliers et pour l’éolien marin de côtes étendues et peu profondes. Mais le rythme de construction de nouvelles capacités de production ralentit.
Une situation qui illustre les limites météorologiques, économiques et politiques de l’énergie éolienne. D’abord, il s’agit d’une énergie renouvelable intermittente. Elle dépend des conditions météorologiques, c’est-à-dire du vent. C’est ce que démontre depuis deux mois l’épisode de faiblesse de la production éolienne dans le nord de l’Europe du fait d’un manque de vent et en conséquence le recours important aux centrales thermiques au gaz et au charbon. Illustration: la production éolienne a baissé l’an dernier de 8,7% en France.
Et depuis l’automne dernier, l’Allemagne connait un épisode climatique dit de « Dunkeflaute » (calme plat) …
