
Une étude gouvernementale norvégienne remet en cause la rentabilité du plus grand projet éolien en mer (« offshore ») au monde situé sur un banc de sable (le « Dogger Bank ») au nord-est du Royaume-Uni.
Un secteur d’activité peu prometteur
Le projet mené par Equinor, le géant norvégien du pétrole et du gaz représentera une puissance installée de 3,6 gigawatts (GW) une fois achevé, et pourrait déboucher sur un désastre financier.
Selon Petter Osmundsen, professeur à l’Université de Stavanger (Norvège) « Dogger Bank ne sera pas rentable » et « s‘engager sur une très grande capacité dans l’éolien offshore fixé au fond, c’est mettre trop d’œufs dans le même panier, et peut-être aussi pas dans le bon panier ».
Equinor n’a pas contesté les conclusions de l’étude.
L’industrie éolienne offshore parie que les coûts de construction diminueront en offrant de meilleurs retours sur investissements à mesure que l’effet d’échelle des grands projets augmentera.
Toutefois, selon cette étude, les coûts ont en effet baissé pour les projets éoliens offshore, mais pas au même rythme que le prix garanti attribué au plus bas soumissionnaire par le gouvernement anglais pour l’achat de l’électricité qui sera produite.
Les prix garantis protègent le développeur d’une forte baisse des prix et les consommateurs d’une forte hausse des prix.
Le plus grand acteur mondial dans le domaine des éoliennes off-shore (le Danois Orsted) a mis en garde contre les difficultés d’approvisionnement pour la construction de ces éoliennes.
Des retards de fabrication sont à craindre suite à la hausse des prix des matières premières, de l’énergie, des transports et des composants de turbines.
La rentabilité du principal fabricant de turbines Vestas est également en baisse.
Le porte-parole d’Equinor a reconnu que les projets de l’entreprise pourront être affectés par le coût et la disponibilité des composants.
Par ailleurs, la concurrence accrue dans les enchères pour acquérir les nouvelles autorisations d’implantations de ces éoliennes « offshore » a également considérablement réduit les prix garantis.
Taux de rendement interne
Les taux de rendement internes des projets pétroliers et gaziers sont souvent beaucoup plus élevés que pour l’éolien offshore qui a des revenus plus stables. Ce dernier n’est pas exposé à la volatilité des prix en raison des garanties d’achat de prix de l’électricité.
Cependant, avec un prix fixe payé pour l’électricité produite, il y a également peu de potentiel de hausse, et les coûts de construction ont récemment augmenté.
Le prix garanti (« contract for différence », CfD) au Royaume-Uni a considérablement baissé, passant de 114,39 £ par mégawattheure (MWh) en 2015 à environ 40 £/MWh pour l’attribution du projet sur le « Dogger Bank » en 2019.
D’autres chercheurs concluent également que des réductions de coûts importantes sont nécessaires pour sauvegarder l’économie du projet.
L’un des moyens d’y parvenir consisterait à réduire le taux de rendement requis par les investisseurs dans les parcs éoliens offshore … mais celui-ci a déjà été divisé par deux en 6 ans.
Ainsi, comme toujours, la réalité économique reprend ses droits lorsque les subventions publiques diminuent.
La rentabilité « chancelante » de cet immense projet d’éolien en mer mené par Equinor (qui n’inclut pas les coûteuses « externalités » pour gérer l’intermittence) est un indicateur de l’absurdité de ces énergies renouvelables intermittentes en mer.
2 réponses
Il ne faut pas parler de parcs éoliens, car ces horribles champs n’ont rien d’édénique.
Parlons plutôt de zones ou d’usines qui collent bien mieux à la triste réalité.
Sur le fond, ce sont effectivement de catastrophiques trous sans fond pour nos finances publiques, donc nos impôts, avec un impact nul, voire négatif, sur le climat.
Quelle gabegie!
eh bien voilà un document qui fait apparaitre clairement que l’éolien n’est pas rentable si on paye électricité ainsi produite à un prix proche du nucléaire ! ( nucléaire = environ 48 € le MW Quant on sait que sur la baie de St Brieux le MW sera acheté 325 € c’est révoltant Ce projet ne serait pas mis en place si on avait payé le MW a 40 € On marche vraiment sur la tête !