
(Présentation par Max Falque dans IREF du 17 Juin 2022)
Cet ouvrage de quelque 400 pages complète heureusement celui d’Emmanuel Leroy-Ladurie, « Histoire humaine et comparée du climat » (Fayard, 2004), dont la lecture m’avait conduit naguère à mettre en doute les affirmations sur le caractère exceptionnel et dramatique du récent et prétendu réchauffement climatique.
Mais Yves Roucaute remonte le temps et retrace la formation et les multiples modifications environnementales depuis l’origine de notre planète, il y a des milliards d’années, et surtout la récente apparition de l’humanité, il y a environ 7 millions d’années, qui est parvenue à survivre malgré les conditions climatiques (le plus souvent glaciaires) et une activité volcanique terrifiante entraînant des modifications géologiques considérables. Il ne reste rien de ces millions d’années sinon des charniers témoignant des catastrophes naturelles.
A partir de -12 000 les conditions climatiques plus clémentes, notamment au Proche-Orient, permettent le développement conjoint de l’agriculture et de la sédentarisation ouvrant la voie à la civilisation (aujourd’hui accusée de détruire la nature) et à l’invention des droits de propriété.
Une réflexion mûrie
Y. Roucaute a bien résumé son projet, ébauché en 2020 avec la publication de « L’Homo creator face à une planète impitoyable », et développé en 2022 avec ce nouvel ouvrage : « Le temps est venu de dire que la créativité humaine pour l’asservissement total de la planète fut la raison de la survie et qu’elle le reste ».
Autant dire qu’il prend à rebrousse-poil tous ceux qui s’expriment aujourd’hui sur le climat, non pas pour polémiquer vainement mais bien pour les convaincre. Ainsi s’adresse-t-il en priorité à cette jeunesse, hypnotisée par Greta Thunberg, qui « devrait porter l’avenir de l’humanité et non le maudire ».
Un ouvrage scientifique et polémique
Sa lecture facile ne doit pas cacher le contenu scientifique de l’ouvrage, présenté en 5 parties assorties de 300 notes et 56 références bibliographiques, qui permet de démonter la thèse officielle qui affirme que le CO2 d’origine anthropique est la principale cause du réchauffement climatique et que celui-ci fait courir un risque mortel pour la planète.
Mais Y. Roucaute ne peut s’empêcher d’être polémique, multipliant les expressions peu amènes à l’encontre de ses adversaires, qualifiés de « procureurs verts », « militants frugifères » ou « bonimenteurs de l’obscurité », qui pourraient desservir son propos.
L’ouvrage offre aussi une réflexion philosophique, théologique et morale qui permet d’espérer : « mettre l’humanité au centre de l’univers, pourchasser tout ce qui nuit à la joie de vivre, à la liberté et à la puissance humaine, voilà le chemin de la véritable écologie ».
Pour un débat public
Y. Roucaute n’hésite pas à affirmer que le réchauffement climatique observé depuis plus d’un siècle s’inscrit dans les cycles de modification climatique normale d’alternance de périodes froides (les plus nombreuses) et chaudes. Il affirme même que vers 2030/2040 on entrera dans une période de refroidissement comparable au « petit âge glaciaire » qui a prévalu en Europe du XIVe au XIXe siècles.
Si cela était le cas, il est évident que toutes nos politiques de lutte contre le « réchauffement climatique » à l’horizon 2050 n’aboutiraient qu’à appauvrir l’humanité. Doit-on alors se ranger à l’affirmation péremptoire d’Yves Roucaute – « Sauver la planète de l’humanité est une galéjade » (Le Figaro, 3 juin 2022) ?
La question, comme tout le contenu de cet ouvrage dense, passionné et passionnant, mérite d’être débattue, d’abord entre scientifiques, puis avec les associations soucieuses du sort de l’humanité et de la liberté, ainsi qu’avec les citoyens et les médias.
2 réponses
La seule mesure à retenir dans la campagne climatique délirante est l’isolation des bâtiments. Car il est très possible que nous allions vers un refroidissement. Ce début d’hiver dans l’hémisphère sud n’a jamais été aussi froid depuis des années. Evidemment black out des médias. Sur toute la planète la température mesurée par satellites de la troposphère baisse très légèrement depuis 2016 (dernier épisode El Niño). Surtout les cycles solaires combinés laissent augurer d’un refroidissement prochain et long. Comme l’action de l’homme sur le climat est négligeable (dans les deux sens), l’hypothèse refroidissement est en effet à considérer sérieusement, ce qui n’est pas forcément un bien (baisse des récoltes, famines…).
Totalement d’accord avec vous.
Et d’ailleurs, la baisse des récoltes que vous évoquez avec raison peut aisément être compensée par une augmentation du taux de CO2, le carburant de tous les végétaux.
Or on nous impose une politique absurde du zéro carbone en 2050. On ne peut pas mieux se tirer une balle dans le pied!
Nous sommes vraiment dirigés par des idéologues illuminés .