Graphite, la Chine sort du bois

L’industrie chinoise contrôle de fait la production et le raffinage du graphite, un matériau indispensable à la fabrication des batteries. Il y a environ 90 kilos de graphite dans une batterie classique de 400 kilos qui alimente une voiture électrique. Mais les producteurs sont incapables de répondre à l’augmentation de la demande.

Pékin vient donc de décider de limiter ses exportations de graphite. La Chine va ainsi choisir quels fabricants de batteries et quels constructeurs automobile seront approvisionnés… D’abord, les siens.

S’il était besoin d’avoir la démonstration de l’avantage décisif que donne à la Chine le contrôle du raffinage et de la production des minéraux et métaux dits critiques ou stratégiques, l’épisode récent sur le graphite suffirait à le démontrer. Pékin a annoncé la semaine dernière limiter ses exportations de graphite au nom de la sécurité nationale… À partir du 1ᵉʳ décembre, il faudra un permis d’exportation aux fabricants chinois pour expédier le graphite synthétique de haute pureté, de haute densité et de haute résistance, ainsi que le graphite naturel en paillettes. Cette qualité de graphite est tout simplement indispensable à la production des cellules de batteries qui alimentent les véhicules électriques et les appareils électroniques et aussi à la fabrication de la plupart des semi-conducteurs. Toutes les anodes de batteries, la partie chargée négativement, utilisent ce matériau.
 

Pour donner un ordre d’idée, une batterie lithium-ion de 400 kilos d’une technologie classique qui alimente une voiture électrique contient 90 kilos de graphite. Et pour les obtenir, il faut traiter une tonne de minerai. Comme l’explique un certain nombre d’économistes, le nouveau pétrole n’est pas le lithium ou le cuivre, mais le graphite.

Un matériau hautement stratégique

Ce n’est pas pour rien si l’Union Européenne et les Etats-Unis ont fait récemment et tardivement du graphite un matériau stratégique. Le problème, c’est que la Chine est de loin le premier producteur mondial de graphite dont elle contrôle entre 70 et 80%. L’industrie chinoise raffine, selon l’agence Reuters, plus de 90% du graphite utilisé pour fabriquer les cellules de …

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