Industrie automobile française, il est déjà trop tard

L’effondrement de l’industrie automobile en France s’accélère dans l’indifférence presque générale. Illustration: le déficit commercial du secteur a encore augmenté de 28% au premier semestre pour atteindre le niveau record de 11,3 milliards d’euros. L’automobile qui jusqu’en 2008 avait toujours apporté des excédents commerciaux à la France représente aujourd’hui 42% du déficit en biens manufacturés dans la balance commerciale.

S’il était encore nécessaire de fournir une preuve de l’effondrement en cours de l’industrie automobile française, il suffirait de se pencher sur le déficit commercial de ce secteur passé inaperçu quand il a été annoncé il y a quelques jours. Il a encore grandi de près de 30% au premier semestre de cette année pour atteindre 11,3 milliards d’euros. L’industrie automobile française a été pendant des décennies fortement exportatrice avant de s’effondrer sous les coups de la désindustrialisation, de la non-compétitivité du travail en France liée notamment au niveau des charges sociales et des taxes, des erreurs stratégiques à répétition des constructeurs nationaux et du rejet idéologique de l’automobile. On peut même parler d’un travail de sape qui a démoli l’image de «la bagnole» auprès des élites politiques et culturelles et a débouché dans l’indifférence générale sur la destruction de fait de l’industrie automobile sur le sol français.

Il est d’ores et déjà trop tard pour se lamenter de l’effondrement industriel du pays. La part de l’industrie dans le PIB (Produit intérieur brut) se trouve maintenant au niveau de la Grèce, à 9%… Avec des conséquences sociales qui sont catastrophiques, la perte irréversible d’emplois qualifiés et bien rémunérés et la désertification économique des petites villes et des zones périurbaines.

Quinze années de désindustrialisation continue

La filière automobile représente aujourd’hui pas moins de 42% du déficit en biens manufacturés de la balance commerciale. Et on peut parler d’une nouvelle accélération du déclin. Le déficit commercial est passé en un an de 8,8 milliards d’euros, au premier semestre de 2022, à 11,3 milliards soit une augmentation de 28% ! Sur l’ensemble de l’année 2023, les véhicules et les équipements pour l’automobile devraient encore dépasser leur déficit commercial record de l’an dernier (-19,9 milliards). Les 19,9 milliards d’euros se décomposaient de la façon suivante, 15,6 milliards pour les véhicules et 4,3 milliards pour les équipements.

Il y a pourtant deux décennies la France avait encore sur son sol une industrie automobile performante qui dégageait un excédent de 9,4 …

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