Pour limiter les pointes de consommation d’électricité, le système des heures creuses a été créé dans les années 1960. Il permet aux consommateurs de payer moins cher son énergie en planifiant différemment ses besoins et au producteur et gestionnaire de réseau de faire face plus facilement aux pics de la demande.
Mais la situation est devenue ingérable aujourd’hui avec les productions renouvelables intermittentes et surtout avec le solaire photovoltaïque. Ce dernier produit beaucoup quand la consommation est faible : l’été et l’après-midi. Cela se traduit de plus en plus souvent face à un afflux de production par des prix négatifs de l’électricité sur le marché de gros, une aberration.
Une solution consisterait à passer à une saisonnalité des heures creuses permettant ainsi de disposer d’heures à faible tarif à des horaires différents en hiver et en été. On pourrait aussi créer des « heures super creuses » pour inciter les consommateurs à changer encore plus profondément leurs habitudes.
La consommation électrique française n’est pas uniforme. C’est parfaitement logique. La demande est beaucoup moins importante la nuit que la journée. Mais elle aussi plus faible au cœur de la journée que le matin ou en début de soirée.C’est pour cela que dans les années 1960, à une époque où la consommation électrique explosait avec l’arrivée dans les foyers de l’électroménager et des premiers chauffages électriques, il a été décidé de créer le système des heures creuses. Le principe était simple : limiter les pointes de consommation en décalant un maximum d’usages sur les périodes de faible consommation (notamment la nuit), en offrant des tarifs préférentiels sur ces périodes. Cela permettait d’avoir un principe gagnant-gagnant pour le consommateur tout comme pour le producteur et le gestionnaire du réseau.
Les renouvelables intermittents, surtout le solaire photovoltaïque, ont cassé le marché
Dans la même logique, se sont développés des chauffe-eau équipés d’un système d’asservissement de leur déclencheur. Aujourd’hui ultra majoritaires, ils permettent de déclencher leur chauffe par exemple à partir de 22h au moment où le compteur électrique passe en heure creuse.
Les années ont passé. La consommation électrique a évolué, les heures creuses aussi. Mais nous sommes aujourd’hui face à une évolution inédite liée à l’introduction de la production photovoltaïque dans le mix électrique.
Des centaines d’heures de prix négatifs de l’électricité
Celle-ci a un avantage : être relativement prévisible, contrairement aux régimes de vent de l’éolien, nous pouvons connaître les heures de lever et de coucher du soleil, même s’il y a des variations de l’ensoleillement.
Mais elle a un gros inconvénient : celui d’être au maximum de sa production l’été, quand la consommation est la plus faible, et aussi l’après-midi avec la même conséquence.
Résultat, on a vu apparaître de plus en plus fréquemment …