La voiture électrique, pied au plancher vers l’Absurdie

Le 29 juin 2022, les 27 États de l’Union européenne adoptaient, malgré quelques fortes réticences, le projet de la Commission européenne d’interdire la vente de tout véhicule neuf émetteur de CO2 d’ici 2035. Un diktat idéologique inutile et suicidaire.

En France, plus de 83,3 % des distances parcourues le sont en voiture, 11 % en transports en commun, 1 % à vélo. Pour aller travailler, la voiture est utilisée par 74 % des ruraux, 77 % des péri-urbains et plus ou moins 50 % des urbains, pour un trajet moyen domicile/travail quotidien de 39 km.

Or, le développement des bornes de recharge a beaucoup de retard, les usagers devant aussi faire face à des dizaines de prestataires de systèmes de paiement et de recharges et à un maillage très insuffisant des zones rurales, sans compter les pannes très fréquentes des bornes.

Voiture électrique : ils sont devenus fous ! Dans ce livre réquisitoire (Éditions du Rocher – Litos), le journaliste économique François-Xavier Pietri lance l’alerte, chiffres officiels à l’appui.

Cher, le court-circuit…

Le principal obstacle reste le coût d’un véhicule électrique. Le surcoût à l’achat est, aujourd’hui, de 59 % par rapport au thermique, à modèle équivalent. Un écart que les primes sont loin de combler. Ainsi, 64 % des Français se fixent un budget auto maximum de 30.000 euros. Or, le tarif catalogue d’une voiture électrique d’entrée de gamme comme la Renault Zoé est de 32.000 euros… Sans compter les risques d’incendie ! Le tarif d’assurance d’une électrique est aussi plus élevé, étant basé sur le prix d’achat de la voiture.

Pour la recharge à domicile, une prise classique de type électro-ménager (2,3 kW) suffit juste à recharger un petit véhicule en une nuit. Au-delà, il faut débourser environ 500 euros pour une prise renforcée de 3,2 kW et plus de 1.000 € pour une prise spécifique type « wall box » de 22 kW.

Villes interdites pour 17,5 millions de véhicules !

En octobre 2021, trois Français sur quatre (74 %) ne savaient pas ce qu’est une « ZFE », les fameuses zones à faibles émissions. Or, la loi d’orientation des mobilités (LOM) impose, pour le 1er janvier 2025 au plus tard, la mise en place, en France, de ces zones à faibles émissions où seront interdits les véhicules ne respectant pas les nouvelles normes, soit 17,5 millions de véhicules !

Ce n’est pas tout. Le 100 % électrique ouvre aux constructeurs automobiles et de batteries chinois notre marché jusqu’ici protégé par ses normes de qualité et de sécurité. Une voiture électrique sur deux dans le monde est chinoise et 80 % du raffinage du cobalt nécessaire aux batteries est assuré par… des Chinois.

Pas moins de 120.000 tonnes de cobalt sont extraites au Congo dans des conditions épouvantables, par 200.000 quasi-esclaves, dont 40.000 enfants, payés 1 dollar par jour.

La mutation vers le 100 % électrique devrait détruire 100.000 emplois en France (sur 400.000, actuellement).

Tout cela pour quoi ?

Enfin, une voiture électrique doit rouler en moyenne 40.000 km (plus ou moins cinq ans) pour rattraper le bilan carbone d’une automobile thermique, et le financement du recyclage des batteries, qui n’est pas assuré à l’horizon 2035, laisse 30 % de déchets non recyclables, dont certains dangereux.

Carlos Tavares, président de Stellantis (ex-Peugeot), avait rappelé la vérité dans une interview donnée aux Échos, en janvier 2022 : 

« L’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie […] : il y avait des solutions moins chères et plus rapides pour réduire les émissions. » 

Question : pourquoi imposer ces mesures aux Français alors que la part de la France dans les émissions de carbone mondiales est de moins de 1 % ?

La voiture électrique est le moyen de transport le plus sûr pour voyager en… Absurdie.

Nos articles sont généralement publiés sous licence Creative Commons CC BY-NC-SA

Ils peuvent être reproduits sous la même licence, en en précisant la source, et à des fins non commerciales.

3 réponses

  1. Entièrement d’accord..je m’étonne par contre que même chez les sceptiques de la v.e., l’argument que le bilan carbone soit dépendant du mix énergétique pour compenser le bilan carbone de sa fabrication soit aussi communément admis .Le bilan carbone de la recharge d’un v.e.ne dépend pas du mix énergétique, car celui ci est une variable,pas une constante..Le bilan carbone d’une recharge dépendra de la source d’énergie nécessaire au SURPLUS de production nécessaire à cette recharge..et comme les sources décarbonées ne couvrent pas encore la totalité de notre production, ce surplus sera très certainement produit par des sources ..carbonées…En bref, pour décarboner une société, il est parfaitement absurde de commencer par électrifier les consommateurs de fossile avant de s’assurer d’avoir assez d’électricité décarbonée pour les alimenter…la v.e ne sert donc strictement…à rien..

    1. Votre raisonnement est parfaitement logique, sauf que le CO2 n’y est pour rien et que le bilan carbone est une foutaise. On s’est trop longtemps laissé enfermés dans un débat qui n’est pas le bon.

  2. Pas mieux. Le bilan carbone n’a pas plus de valeur scientifique que le calcul de la puissance fiscale d’un véhicule.
    Faites calculer plusieurs bilans carbone par plusieurs officines différentes vous obtiendrez des valeurs différentes à chaque fois.

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés avant d’être publiés, restez courtois.

Derniers commentaires :

Formulaire de contact

Recevoir la Newsletter hebdomadaire