La COP ne fait plus recette

Face aux COP organisées tous les ans par la Nations Unies depuis 1995, la lassitude gagne les politiques, les médias et même les organisations écologistes. Cette année, la plupart des grands dirigeants de la planète ne s’y rendront pas. Ce cirque médiatique ne fait plus illusion sur sa capacité à aborder autrement que par des mots, des promesses souvent vides et des pétitions de principe les questions liées au dérèglement climatique d’origine anthropique. Et puis les COP sont maintenant devenues un moyen pour les producteurs de pétrole et de gaz de s’acheter à bas prix une respectabilité. Après la COP28 qui s’est tenue l’an dernier aux Emirats arabes unis, la COP29 se tient jusqu’au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, et l’an prochain, ce sera au Brésil, septième plus grand pays producteur de pétrole.
 

La 29ème conférence annuelle des parties (COP29) de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques s’est ouverte à Bakou, en Azerbaïdjan, le 11 novembre. Elle se tiendra jusqu’au 22 novembre, et comme chaque année depuis 1995 des chefs d’État et de gouvernement, de moins en moins nombreux, des dirigeants d’entreprise et des membres des ONG, institutions et organisations écologiques venus du monde entier se retrouvent pour ce qui est devenu un grand cirque médiatique ayant vocation à endiguer ou limiter le dérèglement climatique d’origine anthropique.

Ces grands-messes annuelles combinent une série d’évènements, de négociations, de conférences, de rencontres entre experts, politiques, représentants de la société civile et acteurs du monde économique et dans le même temps, hors des enceintes officielles, des militants battent le pavé pour dénoncer l’inertie des dirigeants face à l’urgence climatique. Un numéro bien rôdé qui fait de moins en moins recette et attire pourtant de plus en plus de monde… Il y avait 10.000 personnes en 1997 pour adopter le protocole de Kyoto, un peu plus de 30.000 à Paris en 2015 et pas loin de 100.000 l’an dernier à Dubaï. La COP29 de Bakou devrait marquer un certain reflux avec un peu plus de 50.000 personnes accréditées auxquelles il faut ajouter les militants du « off ».

La réélection de Donald Trump a jeté un froid supplémentaire

Mais le moins que l’on puisse dire est que l’enthousiasme n’est plus vraiment au rendez-vous de l’édition 29. Que ce soit du côté des politiques et même, plus surprenant, du côté des médias et des organisations écologistes de tous poils. Il faut dire que la dramatisation des enjeux climatiques fait de moins en moins recette dans les opinions publiques. Et le rejet politique des stratégies de transition énergétique est de plus en plus fréquent dans les pays démocratiques. La réélection de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis suffit à en apporter la démonstration. D’autant qu’il a annoncé qu’une fois revenu le 20 janvier à la Maison Blanche, les Etats-Unis se retireront à nouveau des accords de Paris pris lors de la COP 21 en 2015…

Et puis la répétition finit par lasser. A la fin de la semaine dernière, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a déclaré :

« les calamités climatiques sont notre nouvelle réalité ».

L’an dernier, à la veille de la COP28, le même Antonio Gutterres mettait en garde :

« nous sommes au bord du précipice ».

Onze ans auparavant, à Copenhague, lors d’une autre COP, Ban Ki Moon son prédécesseur avait ouvert la conférence en déclarant…

« nous sommes au bord du précipice ».

La plupart des grands dirigeants ne viendront pas à Bakou

D’ailleurs, la plupart des grands dirigeants de ce monde ne feront pas le voyage cette année à Bakou. Joe Biden, le Président des Etats-Unis, son homologue chinois, Xi Jinping, ou …

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