Face la guerre en Ukraine, relançons l’exploitation de gaz en France

(Article de François Turenne initialement publié dans IREF du 19/04/2022)

La guerre en Ukraine a mis les Européens devant leur dépendance aux hydrocarbures russes. Si la France est moins exposée que son voisin allemand, elle importe tout de même 17% de son gaz de Russie. Le contexte a remis la focale sur plusieurs projets portés par des PME sur notre territoire.

En effet, le sous-sol français n’est pas totalement vide de ressources minières et gazières. Si un projet d’extraction de lithium devrait voir le jour en Alsace, un projet d’extraction de gaz de houille est toujours en suspens. La PME Française de l’énergie a découvert du gaz dans les veines à charbon non exploitées de l’ancien bassin houiller lorrain dont elle estime le potentiel à 60 milliards de mètres cubes, soit l’équivalent de 10 ans de consommation pour la France. L’entreprise a déposé, en 2018, une demande de concession en vue d’exploiter un gisement de 6,7 milliards de mètres cubes qui est en suspens aujourd’hui.

Les oppositions au projet sont nombreuses :

  • Déjà en 2018, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot s’était opposé à l’extraction d’hydrocarbures sur le territoire français. Il ne voyait, cependant, aucun inconvénient à les importer de Russie, du Qatar ou des Etats-Unis.
  • En novembre dernier, 66 sénateurs et députés ont signé une tribune contre l’exploitation du gaz lorrain.

 

Cet exemple illustre bien que les politiques énergétiques françaises sont guidées non par la rationalité mais par l’idéologie, et ce depuis plus de 10 ans : des politiques énergétiques qui nous conduisent à planter à foison des éoliennes et à être dépendant de pays autoritaires alors même que la France dispose de ressources dans son sous-sol, minimes certes mais nous permettant de réduire notre dépendance énergétique.

Pourquoi ne pas en profiter ? D’autant que la Française de l’énergie rassure : le procédé d’extraction du gaz des veines de charbon est dix fois moins polluant que l’extraction du gaz russe.

A trop donner de crédit aux écologistes, la France fragilise toute son économie.

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2 réponses

  1. Tout à fait d’accord.
    La presse de Lorraine nous informe qu’un projet d’exploitation du grisou des mines de Lorraine (réserves permettant de couvrir 5 ans de toute notre consommation) est en cours d’instruction depuis 2018, avec tous les barrages possibles et imaginables des ONG vertes et de l’Administration!
    Si on ne suivait pas nos idéologues du climat, nous pourrions vivre directement pendant des années de nos réserves sans aucune importation, avec ces sources déjà utilisables, plus nos énormes réserves de gaz de schiste. Les US eux n’hésitent pas à les exploiter et à nous les vendre, même sous Biden!
    Et je ne parle pas de nos énormes réserves d’hydrocarbures aux îles éparses (canal du Mozambique) et autour, surtout au Sud, de la Nouvelle Calédonie. Là ce sont au moins 70 ans de réserves en autarcie complète. D’ici là nous aurions les surgénérateurs (projet Astrid), et sans doute aussi ITER, et donc à partir de maintenant et pour très longtemps une énergie énorme et bon marché.
    À quoi nous servent tous ces pseudo experts et spécialistes qui nous pondent des plans hors sol à 1000 milliards d’euros en tuant notre économie, et en nous obligeant à nous serrer la ceinture et à cracher au bassinet en payant nos factures d’électricité hors de prix!
    Tous les suppôts des Khmers Verts, et accessoirement soumis à l’Europe sous contrôle Vert Allemand (pas tous heureusement), qui veulent nous envahir, pour leur propre intérêt, de ces hideuses, ruineuses et inutiles éoliennes, sous prétexte que le Saint GIEC nous y oblige (lire l’excellent ouvrage: les 12 mensonges du GIEC, de Christian Gerondeau, édifiant), sont à virer d’urgence.

  2. D’accord aussi avec l’article et le commentaire.
    Il n’est jamais trop tard pour bien faire et viser un retour de notre savoir-faire dans l’industrie nucléaire. Si on prolonge la durée de vie de nos centrales existantes (c’est possible en remplaçant les composants y compris certains gros composants comme les générateurs de vapeur ou les couvercles de cuves) on a le temps de construire de nouveaux EPR. Qui plus est, il faut sans tarder relancer ASTRID pour préparer la relève avec les réacteurs de génération IV. N’oublions jamais qu’avec nos réserves en uranium appauvri nous avons un millénaire d’électricité devant nous grâce aux surgénérateurs, avec à la clé de quoi largement alimenter un parc de voitures électriques. Cette filière avancée nécessite l’exploitation d’usines de retraitement poussé permettant une réduction des déchets résiduels à vie longue, au détriment de doses accrues pour les opérateurs. Sur ce point on en sortira facilement avec le développement des opérations à distance et des automatismes dans les usines de retraitement. Un avantage pour l’exportation.
    Il n’y a pas de problème de stockage de déchets ultimes, au demeurant fort réduits avec les réacteurs de génération IV. Le stockage en couche géologique profonde est une très bonne solution technique, il ne pose qu’un problème d’acceptation du public. Les seuls incidents à redouter sont à considérer pendant les 100 ou 150 ans d’exploitation du stockage (introduction des déchets), mais sont parfaitement maîtrisables car assimilables à ceux d’une installation nucléaire classique en exploitation (incendie, inondation, ventilation, etc.). Après la fermeture du stockage en couche profonde, les premières sorties d’activité à l’exutoire arriveront dans 200 000 ans à doses très faibles. Serons-nous encore là ? Arroserons-nous encore des salades avec l’eau de la source concernée ? Rappelons que notre civilisation (Cro-Magnon) n’a que 40 000 ans et que celle qui nous a précédés (Néandertal) a vécu 200 000 ans.
    Le démantèlement des installations nucléaires n’en est encore qu’à ses débuts, donc prudent et cher. On sait déjà que cette activité ne pose pas de problème technique. En la développant nous serons aptes à exporter notre savoir-faire car le nucléaire est appelé à se développer dans le monde. Ce n’est d’ailleurs pas un problème pour les centrales qui, sauf accident, n’affichent que des radioéléments à vie courte, mais plutôt pour les labos de recherche ou usines de retraitement qui manipulent des radioéléments à vie longue. Mais là aussi on sait faire et, au total, on sait juger des bonnes dispositions relatives aux doses prises par les intervenants et aux caractéristiques des déchets produits.

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