(Nous republions ici un article de Romain Delisle initialement publié dans IREF du 26 Mai 2022)
Dans son rapport annuel sur le parc automobile mondial publié ce mois-ci, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dévoile l’impact environnemental généré par la recrudescence des ventes de voitures électriques, via l’utilisation de métaux rares pour les batteries, le lithium notamment.
Environ 6,6 millions de voitures électriques ont été vendues dans le monde l’année dernière, dont la moitié en Chine, (le double de l’année précédente), soit 10% des ventes totales de voitures neuves.
Au premier trimestre 2022, la vente de véhicules électriques a bondi de 75 %, un chiffre annonciateur de tensions futures sur les terres rares extraites dans des pays comme la Chine, le Congo et le Chili.
Pékin produit d’ailleurs les trois quarts des batteries au lithium et contrôle la moitié des capacités de transformation et de raffinage du lithium, du cobalt et du graphite nécessaire à leur conception. D’ici 2030, les besoins en lithium devraient être multiplié par six, nécessitant l’ouverture de cinquante nouvelles mines.
Etant donné le vote par la commission environnement du Parlement européen de l’interdiction des véhicules thermiques à horizon 2035, la production de voitures électriques et de batteries devrait continuer à s’envoler, alimentée par la politique de subvention des pouvoirs publics. A trop vouloir forcer le marché contre ses mouvements naturels, on fini toujours par créer une autre externalité négative qu’il faut également résoudre. Après l’émission de gaz à effets de serre, la recherche de terres rares et la sécurisation de leur approvisionnement sera sans doute l’un des problèmes majeurs des prochaines décennies.