(Un communiqué de presse de la FED du 10/11/22)
Paris le 10/11/2022
Débridage des éoliennes, un nouveau cadeau financier de Mme Pannier-Runacher aux promoteurs
Madame Pannier-Runacher Ministre de la Transition Energétique panique devant le spectre d’une catastrophe socio-économique qui s’annonce si la météo hivernale est rigoureuse.
Elle a écrit le 4 novembre au PDG d’EDF pour lui demander « de tout mettre en œuvre pour dégager de nouvelles marges de manœuvre permettant de passer l’hiver », en lui ordonnant de « débrider » barrages et parcs éoliens pour faciliter l’approvisionnement électrique du pays, cet hiver. Le débridage est également recommandé aux préfets pour les autres producteurs éoliens.
Madame la Ministre semble ignorer que l’hydroélectricité relève d’une gestion saisonnière et que la production éolienne est intermittente et non pilotable.
Croire qu’il est possible de doper par de telles mesures, notre production électrique fragilisée par des années d’incurie sur nos moyens de production pilotables, témoigne d’une méconnaissance des lois fondamentales de l’électricité et d’un amateurisme réellement stupéfiant de la part de nos gouvernants.
S’agissant du bridage d’une éolienne, il correspond à une mesure ultime de sécurité décidée par le préfet après enquête publique dans le cadre d’une procédure environnementale, pour notamment permettre à nos concitoyens de pouvoir fermer l’œil la nuit et pour sauver ce qui reste de rapaces nocturnes et chauve -souris vivant dans le voisinage d’un tel engin.
Depuis sa prise de fonction, Madame la Ministre a pris l’habitude de couvrir les promoteurs éoliens de cadeaux financiers ; en voilà un de plus de 300 millions d’euros à nouveau pris sur la facture d’électricité des consommateurs sous couvert de sécurité énergétique.1
Tous calculs faits, la production supplémentaire issue de cette mesure de débridage, représenterait au mieux 1,45 Térawattheures (TWh)2 cumulé de novembre à avril, soit 0,36% de la production annuelle totale d’électricité, c’est à dire presque rien.
En revanche le profit supplémentaire pour l’industrie éolienne serait de l’ordre de 336 millions d’euros (pour 1 MWh à 180 €).
Bien évidemment cette production éolienne étant non pilotable, et nulle lorsqu’il n’y a pas de vent, on ne sait pas si on en disposera en cas de besoin ni si elle servira à passer un pic de consommation. Mais ce qui est sûr, c’est que le cadeau financier sera bien au rendez-vous, parce que cette production éolienne dispose d’un privilège de priorité sur le réseau électrique.
1On appréciera la réaction cynique du Directeur du Développement et des Acquisitions du groupe allemand, BayWa r.e, relatée par l’article Le Figaro pour bien comprendre que, pour cette profession, les enjeux de santé publique et écologiques pèsent très peu en regard de ce nouveau cadeau financier.
https://www.lefigaro.fr/
2 Facteur de charge moyen de 30% observé sur les mois d’hiver entre novembre 2018 et avril 2022, puissance moyenne raccordée de 20,5 GW sur la période 2022-2023 ; gain de 7% dû au débridage.