Par Jean-Louis REMOUIT, mai 2024
RESUME
Le climat est-il réellement à l’origine des politiques publiques des énergies renouvelables ?
Les écologistes dogmatiques et leurs éoliennes ne seraient-ils pas, en réalité, un faux-nez du développement des moyens financiers des autorités de l’État, de sa dette abyssale et la roue de secours de l’Euro ?
Pour répondre à cette question, nous avons étudié le fonctionnement financier d’un parc éolien terrestre représentatif, examiné son devenir en cours d’exploitation.
Les propriétaires de parc éoliens, se divisent maintenant en deux « camps », celui, classique jusqu’à présent, des holdings industrielles, puis, plus récemment, celui des fonds verts.
Cette présentation a pour but d’expliquer que les objectifs renouvelables européens ne visent pas le sauvetage de la planète mais la bonne santé du système financier.
Le climat n’en serait en quelque sorte qu’un alibi.
Le parc éolien : une machine à cash : pour favoriser, en force, le déploiement de l’éolien dont personne ne veut chez lui, l’État propose aux promoteurs un prix garanti de l’électricité indépendant des prix pratiqués sur les marchés auquel s’ajoute une obligation de rachat. Autrement dit, la production électrique d’un parc éolien dispose de deux dérogations par rapport à un marché supposé libre, le prix et la quantité d’électricité produite. Enfin, l’équilibre exact entre l’électricité produite, injectée dans le réseau et l’électricité consommée, le régulateur a institué un jeu de promesses de vente anticipée des producteurs et un jeu des promesses de retrait de consommation par ceux qui acceptent de modifier leurs heures habituelles d’usage.
Sur les marchés, ces promesses se négocient exactement comme sur le modèle financier au point que l’ENX le marché européen (European Network Exchange) indique dans un de ses rapports annuels que pour 1 MWh d’électricité produite, on a 7 MWh d’électricité négociée !
Les subventions à l’éolien sont en partie subventionnées par la CSPE, cette taxe que chacun paie sur sa facture d’électricité, tous consommateurs confondus.
Devant cet eldorado industriel, les banques s’empressent de prêter les fonds indispensables au financement des parcs, toujours à plus de 80%, avec pour garantie les dérogations du régulateur.
Pour une proportion grandissante du nombre de parcs éoliens qui dépasse maintenant 30 %, les banques ou institutions financières rachètent leurs créances, deviennent propriétaires du parc, le titrisent et le transforment en fond vert.
Pour ces institutions, la présence d’un parc éolien dans ses actifs, constitue une garantie certaine qui améliore ses critères de sécurité Bâle III et donc sa capacité d’emprunt et sa notation.
Il en est de même des marchés financiers non régulés (que certains nomment, pour partie, le Shadow Banking), qui par leur agilité à la manœuvre, se trouvent concurrents des banques et assurances.
Il existe donc une pression au prêt financier des promoteurs et à l’investissement par les marchés telle que l’industrie éolienne perd petit à petit son qualificatif d’industriel au profit d’un qualificatif de financiarisé.
D’un côté, cette capitalisation garantie par les parcs éoliens renforce la sécurité des institutions redevables de Bâle III et des marchés non régulés, elle contribue à renforcer l’Euro.
Ce sont les citoyens de la CSPE et les contribuables qui, depuis 2010 auront assuré les ressources des quelques 120 milliards d’euros de subvention distribués sans contrôle à cette activité.
D’un autre côté, l’équilibre électrique du réseau, lorsque les parcs éoliens ne produisent pas en raison de l’intermittence du non-foisonnement du vent (il n’y a pas de répartition géographique suffisante du vent en Europe de l’Ouest), implique que l’on compense, entre 75 et 80 % du temps, la production des parcs par des centrales à gaz ou pire à charbon ou lignite en raison de leur réactivité.
Ainsi, pour 20 à 25% d’électricité verte, on produit 75 à 80% d’électricité carbonée (en écartant les capacités hydrauliques).
D’où cette conclusion humoristique, l’industrie éolienne réchauffe tout autant l’atmosphère que l’Euro et les marchés financiers. Le climat est dès lors devenu le dindon de la farce.