(Un article de Transitions & Energies du 18 novembre 2023)
L’énergie nucléaire, qui permet de produire une électricité à la fois abondante et décarbonée, a connu depuis quelques années un retour en grâce assez inespéré. Pour autant, les programmes ambitieux de construction de nouvelles centrales et nouveaux réacteurs sont assez peu nombreux, en-dehors évidemment de la Chine. En Europe, le Royaume-Uni, la Finlande, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie ont fait le choix du nucléaire, mais rien de comparable aux ambitions françaises. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La Suède vient d’annoncer son intention de construire pas moins de 10 nouveaux réacteurs.
Mais les opposants à l’énergie nucléaire n’ont pas renoncé. Ils dénoncent l’isolement de la France en Europe et même dans le monde. Si jusqu’à ce jour beaucoup de pays ont manifesté de l’intérêt pour une énergie permettant de produire et pour longtemps une électricité abondante et décarbonée, peu d’entre eux avaient annoncé des chantiers de l’ampleur de ceux lancés dans l’hexagone, en-dehors évidemment de la Chine.
La Suède comme la France produit déjà une électricité fortement décarbonée
Face à cet attentisme -et, disons le, cette frilosité générale – l’appel d’Agnès Pannier-Runacher, la Ministre de la transition énergétique, à tripler la production nucléaire mondiale dans les prochaines décennies semblait presque vain. Mais en Europe la France n’est désormais plus seule. Un autre pays européen, la Suède, qui n’avait pas caché son intention de se tourner plus largement vers le nucléaire, vient de dévoiler un programme très ambitieux.
Possédant 6 réacteurs en exploitation dans 3 centrales, le pays scandinave avait choisi à la fin des années 1990, emporté comme les autres par les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, de sortir du nucléaire progressivement, en commençant …