La consommation d’électricité dans le monde progresse plus vite que prévu

Dans sa prévision annuelle sur l’énergie publiée le 16 octobre, World Energy Outlook, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que l’augmentation plus rapide que prévue de la demande d’énergie dans le monde complique encore les objectifs de décarbonation de la transition énergétique. Mais elle veut toujours croire au déclin rapide des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) qu’elle annonce depuis des années.

 

L’équation de la transition énergétique consiste à développer suffisamment rapidement les sources d’énergies bas carbone pour à la fois suivre la progression de la demande et dans le même temps se substituer aux énergies fossiles. Mais si la consommation d’énergie augmente très ou trop rapidement, le développement des renouvelables et du nucléaire ne peut pas être assez rapide et la transition n’aura pas lieu. L’humanité ne fera alors qu’ajouter des sources d’énergie à celles existantes comme elle l’a toujours fait… Le charbon n’a toujours pas totalement remplacé le bois.

C’est ce risque que montraient il y a quelques mois deux études qui font référence : le BP Energy Outlook 2024 publié en juillet dernier et la Statistical Review of Energy de 2024 sortie en juin.

« Le monde se trouve dans une phase où il consomme à la fois des quantités croissantes d’énergies bas carbone et fossiles… Le défi est pour la première fois dans l’histoire de passer d’une phase d’addition de sources d’énergies à une phase de substitution dans laquelle les sources bas carbone augmentent suffisamment rapidement pour répondre et au-delà à l’augmentation de la demande… », écrivait BP il y a trois mois.

« L’ère de l’électricité… »

La dernière publication de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) en date du 16 octobre, le World Energy Outlook 2024, est sur cette ligne, même si elle le dit bien moins explicitement. Car l’AIE, fondée en 1974 au sein de l’OCDE, est devenue un observateur engagé. Elle milite pour le scénario, qu’elle a élaboré, de « Net Zéro » émission d’ici 2050. Et cela même si cette possibilité semble de plus en plus irréaliste. Les fossiles assurent encore plus de 80% de la consommation mondiale d’énergie primaire.

Le World Energy Outlook 2024 montre que la demande d’électricité dans le monde augmente bien plus rapidement que prévu, L’électrification des usages est une bonne chose. C’est la clé de la transition puisque ce vecteur d’énergie peut être produit relativement facilement de façon décarbonée. Mais à condition de pouvoir construire les équipements à un rythme permettant de répondre à l’augmentation de la demande…

« Dans l’histoire de l’énergie, nous avons connu l’âge du charbon et l’âge du pétrole », explique Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. « Nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’ère de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial à l’avenir ».

Au cours de la prochaine décennie et uniquement pour compenser l’augmentation de la demande, pas pour commencer à réduire l’usage des énergies fossiles, le monde doit se doter de moyens de production d’électricité équivalents à la consommation annuelle du Japon, la troisième puissance économique de la planète. En raison notamment de l’augmentation des besoins des nouvelles usines, des véhicules électriques, des climatiseurs et des centres de données.

L’AIE s’attend désormais à ce que …

 

 

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