Pourquoi la consommation de pétrole ne baisse toujours pas dans le monde

En matière d’énergie, la méthode Coué et les vœux pieux ont une efficacité limitée. Il ne suffit pas d’annoncer le déclin imminent de la demande de pétrole dans le monde pour qu’elle se matérialise. Elle a battu des records en 2024 et le fera encore en 2025. Et cela même dans les pays où les véhicules électriques dominent le marché automobile comme en Chine et en Norvège. Enfin, l’Inde a aujourd’hui pris la place de la Chine comme premier moteur de l’augmentation de la consommation de pétrole.

« La fin de l’âge du pétrole est imminente…».

Cela fait 70 ans que cette annonce spectaculaire fait la Une des médias, la renommée d’experts auto proclamés et la joie des auteurs de Science-Fiction. Encore très récemment, bon nombre d’institutions réputées et de spécialistes respectés engagés dans la transition, de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à Jean-Marc Jancovici en passant par Bloomberg NEF (Bloomberg New Energy Foundation), nous ont annoncé le reflux de la production et surtout de la demande de pétrole dans le monde. Pour l’AIE, il était inéluctable en 2020 quand à la suite de la pandémie de Covid la consommation de pétrole dans le monde a connu la plus forte baisse de son histoire. Elle ne devait alors plus jamais retrouver ses niveaux de 2019… L’AIE avait même appelé à cesser tout nouvel investissement dans l’exploration et la production de pétrole. De la même façon, le Think tank Bloomberg NEF annonçait lui aussi le fameux « peak oil » (pic pétrolier) du fait d’un déclin irrémédiable de la consommation…

Elle a en fait battu des records en 2024 et devrait encore le faire en 2025, tout comme d’ailleurs celles de charbon et de gaz naturel. Comme le soulignait en juillet dernier le très sérieux BP Energy Outlook 2024, la transition énergétique n’a pas encore vraiment commencé. L’humanité continue à additionner les sources d’énergie plutôt qu’à en substituer de nouvelles décarbonées aux anciennes fossiles.

Entre les modèles théoriques et la réalité

Pour en revenir au pétrole, l’adoption massive des véhicules électriques devait avoir un impact sur la demande de carburants pour les transports. On retrouve cette thèse dans de nombreux modèles… pas dans la réalité. Il y a un mois, la Banque mondiale estimait que la demande de pétrole brut devrait avoir atteint en moyenne 103 millions de barils par jour en 2024. La Banque mondiale souligne que ce chiffre représente un ralentissement de la progression de la demande. Mais elle n’a pas osé mentionner qu’il s’agit d’un nouveau record historique de la demande de pétrole…

 

 

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2 réponses

  1. En n’agissant (en pénalisant?) que sur les transports, nos politiques incultes en science et en économie, oublient ( ignorent) que le pétrole n’intervient que pour environ 14% au niveau du transport mondial ( tous moyens confondus), que les économies attendues de l’isolation des logements ne sont pas au rendez-vous, et que le pétrole ( comme le gaz et autres fossiles) sert aussi dans l’industrie, (ciment, acier etc…) et dans la pétrochimie pour le reste.
    On ne peut que s’étonner à notre tour de l’étonnement des pieds nickelés qui prétendent diriger l’économie européenne voire mondiale!

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